Notre projet était de quitter l'Argentine pour retourner dans le nord du Chili, à San Pedro de Atacama. Mais à cause d'une grève au niveau de la frontière, dont personne n'a pu nous donner la durée, nous avons changé nos plans, direction la Bolivie !
On prend donc un bus de nuit pour la frontière, et à 7 heures on y arrive. Et premier choc : ça caille ! Il fait encore nuit, on cherche notre chemin jusqu'à la douane, qu'on passe assez rapidement, puis jusqu'à la gare routière côté bolivien. A peine on la trouve qu'on nous propose les deux dernières place dans une voiture qui part pour Tupiza. Et voilà, un peu plus d'une heure plus tard nous sommes dans cette petite ville qui nous plait bien. Le meilleur adjectif pour la décrire c'est : tranquille.
On se trouve un petit resto pour le midi qui ne paye pas de mine de l'extérieur. Dedans, il n'y a que des locaux, on s'assoit où l'on peut, et c'est menu unique pour tout le monde. Mais quel menu ! Salade, soupe, plat, dessert et boisson, le tout pour moins de deux euros. Bon, la boisson c'est une espèce de faux jus de fruit mais on va pas chipoter.
On pensait ne rester qu'une nuit à Tupiza puis partir dans le salar d'Uyuni, mais à un coin de rue je suis tombée sur une agence qui faisait des tours en moto. Oui, moi, Alice, j'ai repéré avant Hugo un tour en moto, et c'est même moi qui lui ai proposé d'en faire. Faut croire qu'on passe beaucoup trop de temps ensemble...
Le lendemain nous voici donc équipés d'un casque et de gants de jardinage, chacun au guidon d'une belle moto mi-Honda mi-Yamaha selon ce qui était écrit dessus, mais ni l'un ni l'autre selon ce que Hugo marmonnait ("saloperies de chinoiseries").
Mais je laisse la parole à notre consultant moto :
En effet ces "yamaha replica" selon le gars de l'agence ne sont ni plus ni moins que des copies de la célèbre Honda 250XR avec plein de trucs jolis dessus pour faire racing mais la grosse fourche inversée ne semble pas avoir d'huile mais un ressort de camion, pour l'amorto c'est pareil, le tout couplé avec une selle en chêne massif et vous avez l'impression de rouler sur un parpaing ! M'enfin, on va pas chipoter, on s'est fendu la poire pareil :-)
Après un court passage sur du goudron, nous sortons très vite dans un chemin sablonneux et plein de caillasses, à ce moment là je me dis "Cool ! On ne va pas faire que de la grosse piste !" et Alice "Aaaaaaahhhh, on va tous y mourir !"
Nous roulons donc tranquilou avec Miguel, notre guide, vers tout un tas de porte du diable, canyon des Incas et autres miradors. Au fil des kilomètres je sens Alice se déstresser, entendez par là qu'elle ressemble de moins en moins à un playmobile sur sa moto en plastique, elle va même jusqu'à m'épater dans du franchissement de cailloux dans du sable avec l'option "si tu tombes tu te ramasses 2m plus bas" !
Bref, on s'est bien marré sur ces chinoiseries et on s'est remis une bonne tranche de beaux paysages dans les yeux !
C'est fou ce que du sable, des cailloux et de l'eau peuvent faire !
Alors effectivement, je (Alice), n'ai pas beaucoup profité du paysage pendant la première heure tellement j'étais concentrée sur le chemin. Dans le pire passage (virage dans le sable plus gros cailloux à éviter) je me suis même demandé pourquoi je n'avais pas fait une promenade à cheval comme tout le monde. C'est gentil le cheval. Et puis il ne tombe pas tout seul.
Mais au final je me suis bien amusée, même si je suis rentrée avec les mains et les bras en compote (moi ? Crispée ?).
Pour nous remettre de tout ça, nous retournons au "Il Bambino", notre cantine de la veille. Le menu est toujours aussi copieux et servi avec le sourire. Même nos voisins de table nous souhaitent un bon appétit. Ce n'est pas en Argentine qu'on voyait ça.
On nous avait pas dit de bonnes choses sur les boliviens, mais pour l'instant ceux qu'on a vu étaient tous souriants. Espérons que ça continue ainsi pour la suite !